mercredi 27 mars 2013

LE SURVOL DU TERRITOIRE SANS ÊTRE IDENTIFIE

Il aura fallu attendre sept jours après la disparition du Boeing 777, vol MH 730 de la compagnie  Malaysia Airlines, pour apprendre que l'appareil a disparu quelques minutes seulement après l'interruption de son transpondeur... Pourtant, selon les déclarations parues ici ou là cela semblait évident, voir l'article ci-dessous.

Le risque qu'un appareil emprunte l'espace aérien sans être détecté existe ! Il suffit au pilote de débrancher le transpondeur, pratique interdite, mais plus courante qu'on ne le pense, et de voler à une altitude supérieure à 20 000 pieds. La raison la plus répandue, faire des économies en ne s'acquittant pas de la taxe de sécurité aérienne. Les radars civils interrogent le transpondeur de l'appareil qui ne leur retourne aucune information. L'appareil est invisible au contrôle aérien civil, mais il n'échappe pas au contrôle militaire. Par contre, si les contrôleurs militaires repèrent l'appareil, il ne peuvent l'identifier ! S'il existe près de 400 aérodromes sur le territoire français, certains ne possèdent aucune tour de contrôle ni personnel de nuit !


On connaissait les Go fast, mais connaissez-vous les «fly fast» ?

Le pilote décolle sans déposer de plan de vol, le transpondeur et l'émetteur radio sont désactivés, le vol est accompli de nuit tous feux éteints, de préférence par une nuit sans lune en empruntant des zones de survol où la couverture radar est clairsemée, et l'appareil léger se pose sur l'un des 1800 aérodromes secondaires français non surveillés, ou de circonstance. Ces façons de faire sont hélas, bien connues des trafiquants d'êtres humains, des barons de la drogue, des circuits d'évasion fiscale, des services secrets, etc. Certains pays équipent leurs aérodromes secondaires de caméras de surveillance nocturne, d'alarmes, de caméras capables de lire les immatriculations (souvent fausses) des appareils, mais les trafiquants contournent les risques en utilisant des terrains de fortune, anciens aérodromes datant de la seconde guerre mondiale, voire une plage de sable dur.

Mars 2013, le Falcon 500 immatriculé F-GXMC d'Alain Afflelou est saisi à Punta Cana en République dominicaine avec 700 kilogrammes de cocaïne à son bord. L'appareil, un tri-réacteurs, est géré par une EURL dont le gérant n'est autre que le lunettier. Lorsque l'homme d'affaires ou ses cadres n'utilisent pas l'appareil, celui-ci est mis à disposition de la Société nouvelle TransHelicoptère Services. Il s'agit d'une pratique courante visant à réduire les frais d'entretien d'un appareil inutilisé.

L'appareil affrété, le plan de vol déposé, il a été procédé à l'embarquement par le salon VIP de l'aéroport de Punta Cana, et après que les passagers et leurs bagages aient été "contrôlés" par les autorités locales, vingt-six valises ont été chargées dans la soute du Falcon. Cet avion a une autonomie de vol de 6 000 kilomètres, et pour atteindre la France, l'avion doit faire escale pour le "refueling". Les Acores semblent idéalement placées pour avitailler.

Les avantages principaux de l'aviation privée reposent sur les possibilités à s'affranchir des horaires, la disponibilité (ce sont les avions qui attendent les clients et non l'inverse), de pouvoir se rendre dans des endroits non desservis par les lignes régulières, et la discrétion. Pas de perte de temps. Le client à peine arrivé dans le salon VIP, qu'il est aussitôt pris en charge par le personnel. Le temps de passer la douane sans aucun contrôle de sécurité, le client se retrouve sur la piste où une limousine l'attend pour le conduire au pied de l'appareil.

Le pilote et le copilote sont passés au dispatching pour prendre connaissance de la météo et déposer leur plan de vol qui est fonction du nombre de passagers et du fret, informations indispensables pour calculer la quantité de carburant qu'il sera nécessaire d'emporter. Le commandant en profite pour consulter les Notam (notification to airmen) qui sont des informations spéciales : piste fermée, travaux en cours, manœuvre militaire dans l'espace aérien, bref tout ce qui peut avoir une incidence sur le bon déroulement du vol. Le plan de vol fournit des informations sur la vitesse et la direction des vents, la température, l'altitude et la vitesse de croisière, la quantité de carburant emporté, la durée du vol, les fréquences radio, les points survolés, les distances et la durée de vol entre ces points, etc.

L'appareil peut sous la surveillance de la tour de contrôle, rejoindre la piste d'envol pour atteindre son point d'envol. Un nouveau contact radio entre le copilote et la tour a lieu pour l'autorisation de départ. L'équipage procède à une dernière vérification afin de s'assurer qu'aucune modification n'est intervenue dans le plan de vol. Le contrôle attribue à l'appareil un code transpondeur, une fréquence radio, puis le numéro de piste pour le décollage. Le copilote contacte sur cette fréquence le contrôle au sol qui lui indique le parcours à suivre pour rejoindre la piste de décollage. Toutes les communications échangées entre l'appareil et le personnel au sol, et la tour, peuvent être facilement suivies par n'importe qui disposant d'un récepteur FM (bande aviation 118 – 136 MHz).

Au-dessus de l'atlantique Nord, le pilote peut emprunter huit routes aériennes différentes circulant d'est en ouest. L'appareil est repéré et identifié par le contrôle radar qui va le suivre lors du décollage jusqu'à sa reprise en charge par le contrôle départ. Le système de contrôle aérien divise l'espace en deux catégories principales. La zone de contrôle radar dans laquelle l'appareil est guidé par le contrôle (fréquences 117.9 à 144 MHz), la zone de vol hors de tout contrôle (communications HF). La zone terminale peut s'étendre dans un rayon de 24 km et ce jusqu'à 7 500 pieds (environ 2200 mètres) d'altitude. Un aéroport au trafic très intense peut étendre son contrôle sur 3 zones 1 400 - 2 500 - 7 500 pieds, et exceptionnellement jusqu'à 18.000.

Le radar au sol affiche les informations contenues dans le transpondeur de l'appareil. À coté de la matérialisation de l'avion sur l'écran radar, un petit rectangle affiche les informations : la compagnie, le numéro, du vol, l'altitude et la vitesse, cela peut donner : AF 310 08028, ce qui signifie qu'il s'agit du vol air France n° 310 qu'il est à 800 pieds, que l'appareil se déplace à la vitesse de 280 nœuds (un nœud est égal à 1852 mètres).

Le vol des aéronefs (tout engin volant) est soumis à une route contrôlée par la réglementation et les contrôles aériens. Au début de l'aviation les pilotes volaient à base altitude pour s'orienter selon le terrain survolé (vol à vue). Les avions modernes sont équipés d'instruments de navigation qui indiquent les paramètres du vol (cap, altitude, vitesse, position, etc.), voire pour les avions de ligne, d'un pilote automatique pré programmé pour maintenir les paramètres du vol contenu en mémoire. Le niveau de vol atteint, le commandant réduit le régime des réacteurs à leur régime de croisière (vitesse la plus économique), et c'est l'esprit libre que le pilote peut se concentrer sur la sécurité, veiller la fréquence internationale de détresse (121.5 MHZ pour les civils et 243 MHz pour les avions militaires), communiquer au sol et aux autres appareils les conditions météo, les jets stream rencontrés (signet) susceptibles de causer des tourbillons très violents.

Afin de prévenir une collision, les appareils sont équipés du TCAS (trafic alerte and collision avoidance system). Il s'agit d'un radar qui assiste le contrôleur au sol pour maintenir les distances minimales de sécurité. Le TCAS interroge pour ce faire les transpondeurs des autres appareils et peut ainsi alerter le pilote de la proximité (procédure d'urgence Air Prox) de tout autre avion dans une zone de 24 km.

Des balises radio (visual ommni range) placées au sol et balisées par un grand carré blanc émettent en permanence et verticalement un signal radio VHF (108 à 117.8 Mhz) continu suivi d'un indicatif en morse. Le cycle complet dure une minute. Ce signal permet au pilote d'identifier la balise survolée, et aussi à s'assurer qu'il suit toujours son plan de vol. Durant le vol de l'appareil, celui-ci passe à la verticale de ces balises échelonnées environ tous les 100 km, ou moins, à l'approche de certaines villes, aéroports. Ce maillage reste bien entendu impossible au-dessus des pays peu développés et au-dessus de l'océan (Le pilote peut connaître à tout instant sa position grâce aux instruments comme la plate-forme inertielle, le système DECCA, LORAN (Cf. « Espionnage hi-tech ») et maintenant le GPS).




samedi 9 mars 2013

LES COMMUNICATIONS CLANDESTINES



LES RADIOCOMMUNICATIONS CLANDESTINES


Une semaine seulement après l'attentat du 11 septembre 2001, les ventes de récepteurs ondes courtes enregistrèrent une augmentation de cinq cents pour cent ! Dix jours après l'attentat, le FBI arrêtait une femme de 44 ans du nom d'Ana Belen Montes. Elle n'avait rien à voir avec les attaques terroristes, mais son arrestation avait tout à voir avec les interceptions des émissions sur les ondes hautes fréquences. La "Dame cubaine" ne recevait pas ses instructions sur un "Pager " comme cela se pratique encore couramment au États-Unis, mais en écoutant les messages qui lui étaient destinés sur un récepteur ondes courtes de marque Sony, type ICF-7600DS sur la fréquence 7887 kHz. "La dame de Cuba" relevait manuellement les groupes codiques de chiffres émis avant de les saisir sur son ordinateur portable Toshiba pour les déchiffrer grâce à un programme remis par un diplomate cubain en poste aux Nations-Unies.


En temps de crise internationale, l'écoute des ondes courtes, même dans les pays développés, ont tendance à augmenter de façon significative. Les auditeurs curieux de comprendre, de s'informer, veulent des informations formatées véhiculées par leurs médias habituels. L'écoute des stations étrangères sur les ondes courtes apporte un autre axe de compréhension, que celui délivré par des journalistes ethnocentrés ou inféodés à une opinion politique partisane.

La radio peut aussi bien être utilisée pour s'adresser à des centaines de milliers d'auditeurs, ou servir à communiquer entre deux personnes. Si des stations ont cessé d'émettre avec l'écroulement des régimes politiques des pays de l'Est, certaines stations continues d'émettre à destination de leurs agents. Si vous allumez récepteur recevant les ondes courtes relié à une longue antenne filaire, vous pouvez recevoir des émissions provenant de l'autre côté du monde. Les OC comprises entre 160-10 m ou hautes fréquences (1.8-30 MHz) ont toujours été très prisées des stations commerciales, des radioamateurs et par les agents clandestins, du fait qu'elles sont les plus adaptées au trafic intercontinental. C'est la raison pour laquelle l'accès aux bandes HF est très réglementé à peu près dans tous les pays. La possession d'un scanner (récepteur qui balaie une bande de fréquence automatiquement) peut dans certains pays vous conduire tout droit en prison ! Lorsqu'il est permit d'utiliser librement un récepteur captant les ondes courtes, la législation interdit ou réglemente l'écoute des bandes réservées au trafic maritime, à l'aviation, à la police, aux communications militaires, où aux sociétés commerciales (secret de correspondance) pour n'en citer que quelques-unes. En France, il y a  quelques années, il fallait être titulaire d'une licence pour écouter légalement les bandes ouvertes aux auditeurs. Il reste facile cependant d'écouter ou intercepter de nombreux signaux provenant des bandes réservées à l'aéronautique (108-136 MHz), maritimes, aux balises, à la radiodiffusion, aux radioamateurs, les satellites, les agences de presse, la météo, etc., mais gare ! Certains pays exigent la déclaration du poste et le paiement d'une redevance. En Suisse par exemple, si vous ne payez pas la taxe télévisuelle, mais que vous posséder un poste radio, vous devrez vous acquitter d'une taxe d'une trentaine de francs tous les deux mois.


L'écoute est une activité essentiellement passive qui fait courir moins de risque de découverte à l'agent qu'à un radio-opérateur qui émet. Elle permet de recevoir des messages ou instructions émis en l"air" destinés à l'agent, mais que tout le monde peut capter, de connaitre les fréquences utilisées par divers services pouvant avoir une incidence sur une mission, d'intercepter des informations. Il suffit pour l'agent d'arpenter les lieux un écouteur fiché dans l'oreille et un scanner dissimulé dans la poche pour capter et mémoriser les émetteurs "accrochés". Cela ne signifie nullement qu'un récepteur soit passif. La présence d'un oscillateur local indispensable à extraire la voix ou la graphie (code morse ou Télex) de l'onde porteuse suffit à le rendre détectable à plusieurs mètres de distance par les services de sécurité. Pour réduire ce rayonnement, le poste récepteur doit être soigneusement blindé, c'est-à-dire enveloppé dans une feuille métallique formant une cage de faraday.

D'autres précautions sont recommandées. Même si l'agent a la possibilité à installer une antenne sur le toit de la maison ou de l'immeuble pour améliorer la réception des signaux, il ne saurait en être question. Il attirait immédiatement l'attention sur lui (il suffit d'observer à la jumelle le parcours du câble pour localiser ensuite l'appartement, et le type d'antenne apporte des informations sur la gamme de fréquences utilisées. Par souci de discrétion, l'agent ne doit jamais s'abonner à des revues radio ni fréquenter certains magasins vendant des composant électronique, pas plus faire part de ses connaissances en radio ou électronique . Et pour l'opérateur-radio, il est hors de question d'acheter sur place un émetteur, un amplificateur linéaire ou un TOS-mètre (appareil destiné à mesurer le taux d'ondes stationnaires), etc., autant d'appareils qui ne laissent aucun doute sur leur utilisation.


Pour émettre légalement, toute station doit posséder une licence, et pour être autorisé à émettre dans les bandes HF, VHF et supérieures, il faut réussir un examen portant sur la réglementation, la radioélectricité, et dans certains pays, sur le code Morse. La méthode Koch propose de débuter à la plus haute vitesse que l'agent en préparation peut saisir, avec cependant un débit d'au moins 15 mots par minute (mpm) pour éviter au cerveau de penser aux points et traits. Il s'agit de privilégier la lecture comme une musique, un rythme. Commencer l'apprentissage par une vitesse inférieure à une dizaine de mots par minute est la meilleure façon de se heurter à la barrière des 13 mpm qui deviendra quasi impossible à franchir (La vitesse normale est de 20-25 mpm, mais elle peut atteindre 50 à 60 mpm chez certains opérateurs). Le lecteur désireux de s'entraîner à l'étude du morse, peut télécharger un logiciel gratuit sur Internet . A noter que les agents clandestins utilisent une version abrégée du code morse.

En 1983, Moscou accueillait le premier championnat européens de télégraphie à grande vitesse (HST), discipline très populaire en Europe centrale. Des compétions internationales sont même organisées par l'International amateurs radio union (IARU). Les vitesses sont habituellement 50 mots par minute pour des juniors et 80 mots par minute pour les autres catégories.

Jusqu'au début des années 1980, il fallait posséder de solides bases en radioélectricité et maîtriser le code morse pour pratiquer cette activité et trafiquer dans les bandes HF accordées aux radioamateurs du monde entier. Les radioamateurs doivent ensuite faire la demande d'un indicatif auprès de leur administration des postes ou du service des télécommunications. Les radioamateurs peuvent en cas de désastre ou crash d'un appareil, être sollicités pour retransmettre des messages (plan SATER, par exemple). Le certificat HAREC ainsi que la licence nationale donnent légalement le droit d'émettre sur tout le spectre des fréquences primaires et secondaires attribuées au service radioamateur, de faire de la SSTV (télévision à balayage lent), de la RTTY (radio-télétypes), et autres modes digitaux, y compris des transmissions par satellite ou par Internet (Echolink). Un cibiste n'est pas soumis à la législation radioamateur. Il ne peut émettre que dans l'étroite bande de 11 mètres (27 MHz) à faible puissance. La plupart des pays exigent cependant une déclaration préalable.

Une fois en possession de sa licence, le radioamateur doit s'acquitter d'une taxe. s'il désire émettre à partir d'un autre pays, il doit soit ajouter le préfixe du pays à son indicatif, soit demander la licence de ce pays en fournissant à l'autorité étrangère de contrôle une copie certifiée de son certificat, de sa licence, et le cas échéant certaines données techniques relatives à l'équipement utilisé (recommandation CEPT T/R 61-01 signée par 26 pays européens et quelques pays tiers comme les États-Unis, le Canada, Israël, etc.). Une annexe à la recommandation précise qu'il est possible d'utiliser son propre indicatif à l'étranger durant 3 mois sans nécessairement disposer d'une licence nationale. Vous avez entendu parler de la "doublette" à propos des véhicules ou d'usurpation d'identité, la méthode reste ici applicable (voir le manuel du faussaire paru aux éditions Chiron). Il existe toutefois quelques exceptions. Aucune licence radioamateur n'est, par exemple, attribuée à des ressortissants étrangers travaillant dans les Émirats Arabes. La seule solution consiste à émettre en utilisant l'indicatif d'un radioamateur Emirati !

Cette activité a longtemps été le seul moyen d'avoir un accès direct à l'information en provenance de pays étrangers. Jusqu'en 1990, l'activité dans les bandes déca-métriques fut très importante et de nombreux services se partageaient les fréquences comprises entre 3 et 30 MHz : organismes de radiodiffusion, services de secours et de sécurité, navires, radio-balises, agences de Presse, météo, gouvernements, ONG, radioamateurs, etc. Quant à certains agents clandestins en opération à l'étranger, ils devaient se caler sur une fréquence étroite de seulement quelques centaines de Hertz (graphie) parmi des stations commerciales et d'État utilisant des puissances de centaines KW (kilowatts). Pour capter le signal, l'agent ne pouvait se contenter d'allumer son récepteur et d'en extraire l'antenne télescopique. Il se devait de respecter des horaires variant avec l'heure du jour et de la saison. Les ondes décametriques ne se propagent pas en ligne droite comme les ondes métriques, mais par réflexion sur les couches élevées de l'ionosphère.

Aujourd'hui, nous avons les satellites, Internet, les Tweets, les MMS, etc, mais l'arrivée de ces nouveaux moyens n'ont pas remisées les radiocommunications clandestines au placard. Au contraire. Depuis plusieurs décennies que l'activité existe, de nombreux récepteurs se sont succédés. Le numérique allait marquer la fin d'un époque chère au cœur de certains qui regrettent les parasites, le fading (évanouissements de l'émission), le glissement en fréquence. Ces moyens ne faisant pas appel à la haute technologie restent cependant relativement simples pour recevoir, émettre ou échanger des communications à longue distance.
Le brouillage intentionnel des émetteurs "indésirables" se pratique couramment.

Si la station de Saint-Lys radio ne veille plus la fréquence de détresse maritime de 500 kHz, toutes les activités n'ont pas disparu totalement. Des stations sont réactivées lors d'évènements importants (les Jeux olympiques en sont un exemple), de conflits, ou de catastrophes, et des stations pirates contestataires apparaissent épisodiquement pour diffuser des émissions dirigées contre les régimes en place, participant ainsi à la "guerre psychologique". Près de trois milliards d'auditeurs écoutent les ondes courtes, cela représente  à chaque instant, 200 millions de postes récepteurs allumés ! La guerre des ondes n'a pas disparue. 

L'utilisation d'Internet dans le domaine des communications clandestines n'est certes pas à ignorer, mais elle reste le privilège des nations les plus favorisées et reste soumise à la suspension du service, tout comme pour le courrier postal, voire les coupures d'électricité. Internet n'entre pas en concurrence directe avec la radio.


La technologie Digital Radio Mondial (DRM) a été conçue pour transporter du contenu audio avec texte et des données numériques sur haute fréquence, plage étendue ensuite aux VHF et UHF. L'avènement du Consortium DRM répond au principal souci de permettre à chacun d'écouter la radio là où la couverture était jusqu'alors incomplète, et dans de meilleures conditions de réception et d'écoute. Les premiers postes récepteurs numériques sont apparus vers le début du nouveau millénaire. Parmi les améliorations apportées par le DRM : diminution du fading - des interférences - sélection automatique du meilleur signal disponible - apport de services similaires au RDS rencontré sur la FM - la compatibilité avec la diffusion analogique (diffusion simulcast) qui permet d'utiliser les récepteurs actuels en attendant de passer progressivement au tout numérique. Nul besoin d'un scanner DMR pour en écouter les émissions. S'agissant d'un standard libre, les spécifications sont contenues dans une publication de l'European Telecommunication Standars Institute. Il suffit, après avoir télécharger un logiciel libre, de connecter le discriminateur audio du récepteur analogique à une carte son pour les restituer. La technologie DRM utilisée sur les ondes courtes repose sur l'utilisation de l'onde ionosphérique à incidence verticale (NVIS) qui permet une couverture étendue. Cependant, l'instabilité à l'aube et au crépuscule représente un défi pour son développement.

L'achat d'un récepteur dédié tend à disparaître au profit des Software Defined Radios (SDR) multimodes. Un simple dongle enfiché dans la prise USB transforme votre ordinateur en un récepteur couvrant les fréquence VHF/UHF de 64 à 1700 MHz (environ 150 euros). Pour les amateurs exigeants, ils peuvent faire l'acquisition d'un récepteur couvrant de 20kHz (VLF utilisées par les sous-marins) à 3.5 GHz à une vitesse de balayage de 1GHz par seconde, soit 80,000 canaux par seconde pour un espacement de 12,5 kHz !


Le numérique va-t-il marquer la fin d'un époque chère au cœur de certains qui regrettent les parasites, le fading (évanouissements de l'émission), le glissement en fréquence? Ces moyens ne faisant pas appel à la haute technologie restent cependant relativement simples pour recevoir, émettre ou échanger des communications à longue distance. Les stations pirates sont encore très présentes sur les ondes moyennes (1.6 MHz), et dans la bande des 76 et 48 mètres, sur laquelle opère le Mossad et bien d'autres services secrets.